Saviez-vous que la Grèce accueille chaque année trois fois plus de vacanciers qu’elle ne compte d’habitants ? La plupart de ces visiteurs se concentrent sur une courte période, l’été, et s’empressent autour des grands sites archéologiques, foulent Athènes du pied et viennent faire quelques jours de plage et farniente.
Parmi toutes les destinations possibles que possède le pays, il y en a certaines qui sortent du lot. Et pas toujours pour les bonnes raisons. L’archipel de Santorin, situé en pleine mer Égée en fait partie. Localisé au sud des Cyclades, plus proche de la Crète que de la capitale du pays, ce petit bout de rocher de même pas 20 km de long dispose d’un aéroport international et est une star des réseaux sociaux.
Ce qui fait le succès de Santorin, c'est une portion de l’île principale avec d’impressionnantes falaises plongeant profondément dans la mer et sur lesquelles des chapelets de maisons blanches et bleues sont construites. Depuis la mer, on a l’impression que la crête des falaises est recouverte de neige alors qu’il s’agit de constructions humaines. Ces maisons traditionnelles, typiques de l’architecture cycladique destinée à se protéger du soleil et des raids de pirates, forment des amas d’habitation avec petites maisons basses, fenêtres carrées et ruelles tortueuses.
Depuis les villages, au-dessus de la falaise, la vue est effectivement saisissante, avec de très beaux contrastes et un potentiel de viralité évident pour les réseaux sociaux.
Conséquence directe liée à la beauté de certaines destinations touristiques, les visiteurs débarquent en masse. Aujourd’hui à Santorin, il y en a plus que ce que peut absorber l’archipel et le surtourisme menace : de petite île pauvre vivotant de la pêche et de l’agriculture, Santorin s’est muée en l’espace de 50 ans en une énorme machine touristique.
Les villages de Fira et Oïa sont surtout composés de maisons neuves à la décoration clinquante avec piscines / spa /jacuzzi alors qu’il n’y a pas de source sur l’île et que le stress hydrique impose l’acheminement de l’eau par bateau.
L’activité économique ne tourne plus qu’autour du tourisme et l’île se transforme petit à petit en parc d’attraction géant pour touristes fortunés. Fortunés, car l’île est élitiste : face à la caldeira, depuis la falaise, face à la mer, les nuitées sont très chères et réservées parfois plus d’un an à l’avance. Les américains et les asiatiques argentés y viennent en voyage de noce ou font escale sur place pendant leur tour d’Europe.
Pourtant, dès que l’on s’éloigne de la rive ouest, l’île présente un tout autre visage : descendant en pente douce jusqu’à la mer, Santorin s’étend nonchalamment entre collines et champs en terrasses. On y cultive la vigne et les petits villages y sont tranquilles.
En bordure de mer, à l’est de l’île principale, de gigantesques plages de sable noir et une ambiance de station balnéaire contrastent avec le reste du paysage. En l’espace de 10 km, on passe de lieux de villégiature jet-set, à des villages assoupis et dans leur jus pour finir dans une station de bord de mer pour tourisme de masse.
La mer est ici l’attraction principale. Les loisirs nautiques sont donc présents partout : jeux de plage, activités aquatiques. Pourtant, on ne s’y baigne pas tant que ça : il y a du courant, des vagues, des volcans sous-marins (au nord) et le sable y est brûlant.
Les plus volontaires testeront la randonnée : les chemins sont arides et les pierres de lave coupantes, mais les balades sont belles et l’île s’élève quand même à plus de 550 m. Au détour d’un chemin, des ruines archéologiques, des moulins et bien sûr des églises se laissent découvrir. 2 très beaux sites archéologiques existent sur l’île dont celui d’Akrotiri.
Retour en ville : on trouve sur Santorin quelques musées et belles constructions d’époque et là encore, le sujet tourne autour de la religion ou de la Grèce antique essentiellement.
Reste la gastronomie : sur Santorin, elle est essentiellement tournée vers le produit de la mer. Les poulpes sont mis à sécher sur des fils à linge avant d’être consommés et dans les restaurants, on retrouve les classiques de la culture méditerranéenne. Côté vin, Santorin se débrouille pas mal du tout et il est possible de goûter aux productions locales dont la renommée dépasse les frontières du pays.
Santorin est donc pleine de contrastes et c’est en sortant des sentiers battus qu’elle se découvre vraiment. L’idéal, c’est de venir en mai-juin ou septembre pour profiter de belles températures sans suffoquer.
L’archipel est petit, alors 1 semaine sur place suffit amplement. Il est même possible d’en profiter pour visiter un ou deux îles proches des Cyclades.
Pour se rendre sur place, l’avion est le moyen de transport le plus simple, mais le ferry, dans le cadre de vacances itinérantes, est plus approprié. Pour se déplacer, le bus est parfait, mais pour plus de liberté, quads, scooters et voitures se louent facilement et sont bien pratiques.
Enfin, côté budget, on trouve de tout, mais surtout du très cher. Alors, il faut s’y prendre à l’avance et bien s’organiser pour maîtriser au mieux le coût de l’hébergement, principal poste de dépense.