Le Maroc, c’est aussi Agadir, la plus grande baie d’Afrique, donnant sur l’Atlantique, mais aussi une ville en pleine renaissance. La capitale berbère a embelli par la volonté royale. Elle est en effet située au centre géographique du Royaume si l’on tient compte des provinces sahariennes du Sud.
Agadir comprend quantités d’hôtels modernes de toutes catégories, dont de nombreux établissements cinq étoiles, situés tant dans cette cité de 600'000 habitants que dans la nouvelle station de Taghazout, à quelques kilomètres au nord.
Des maisons avec piscine sont aussi disponibles, principalement dans la couronne autour d’Agadir. Certaines sont représentatives de l’architecture arabo-berbère. Ainsi en est-il du Jardin aux Etoiles, entre l’aéroport et la ville d’Ouled Teima, que nous avons sélectionné. À l’est d’Agadir, Taroudant, insérée dans ses anciennes murailles, concentre l’offre des riads typiques.
Alors que la météo continentale de Marrakech conduit à de fortes amplitudes, Agadir est très prisée pour son climat, doux en hiver et chaud le reste de l’année, L’immense plage de huit kilomètres invite à la baignade et aux activités aquatiques et maritimes. La promenade qui consacre le palmier-roi est une sollicitation irrésistible à la balade. D’innombrables cafés et restaurants accueillent le visiteur, jusqu’à la Marina, puis jusqu’au port et ses barques de pêcheurs bleu indigo.
Forteresse du 16e siècle dominant la cité, la Kasbah a retrouvé l’éclat qui était le sien avant le terrible tremblement de terre de 1960, et bien davantage ! Elle est atteignable par des télécabines, qui mènent aussi, plus loin, au parc d’attraction Danialand. Réhabilitées, ses murailles étincelantes abritent un parcours historique de qualité.
Agadir est devenue une ville non seulement sportive, dotée d’une piscine olympique et d’un grand stade de football, mais aussi nouvellement culturelle. Les musées s’y sont multipliés. Celui de la Reconstruction et de la mémoire d’Agadir met à l’honneur les dernières techniques audiovisuelles, à l’instar du Centre de l’argan de Taghazout. Le Musée municipal amazigh présente la culture berbère. Son ancien emplacement est consacré aux arts modernes et contemporains. Hymne aux traditions constructives de l’Anti-Atlas, la médina de Coco Polizzi est un musée à ciel ouvert. Un dernier musée est prévu jusqu’en bord de mer.
La hardiesse de l’architecture du Grand Théâtre d’Agadir étonnera plus d’un visiteur. Construit à côté d’un théâtre de verdure, il est l’un des pôles d’attraction du nouveau parc géant nommé Al Inbiâat. Les surfaces vertes exercent leur fonction de poumon de la ville, soit via la création de nouveaux jardins, soit par la réhabilitation de ceux qui existaient déjà : Parc Ibn Zaydoun, Jardins d’Olhão, Youssoufi, Lalla Meryem. La Forêt du souvenir et le parc de Tikiouine sont davantage dévolus à la pratique du sport.
Le Croco Parc se présente à la fois comme un double hommage adressé à ces sauriens disparus du Maroc et à la botanique exotique. Juste à côté, le Lion Parc permet de côtoyer le roi des animaux, et en particulier le mythique lion de l’Atlas, tout en demeurant dans son véhicule. La célèbre Vallée des oiseaux a pris un nouvel envol pour concrétiser brillamment le concept de zoo-immersion. Dans le parc national de repeuplement de la faune saharienne de Souss Massa, des mini-safaris sont l’occasion d’observer gazelles, antilopes et autruches en semi-liberté. Plus loin, Tiznit et sa source bleue superbement magnifiée invitent à un moment de sérénité.
Dans l’arrière-pays, plus loin que la succession ininterrompue des plages qui s’étendent au nord d’Agadir, les amoureux du sable et du désert trouvent un puissant avant-goût de Sahara en crapahutant dans les dunes de Taboga, près de Tamri. Spécialement au printemps, lorsque l’eau est abondante, les visiteurs apprécient l’ambiance hippie de la Vallée du paradis et les cascades d’Imouzzer.
Au centre de la ville, il est impératif de cheminer dans le dédale des 3'000 commerces du souk El Had, qui s’étend sur 11 hectares. Les épices de toutes les couleurs et aux incroyables senteurs voisinent avec l’abondance des fruits et légumes de la campagne qui entoure Agadir, considérée comme le jardin du Maroc. Un peu partout, des boutiques mettent en valeur l’artisanat marocain.
Côté transport, aux taxis plus ou moins confortables s’ajoute, dans la cité et ses faubourgs, un réseau d’autobus constitué autour de la colonne vertébrale nommée Trambus Amalway, sorte de métro à l’air libre. La modernité est en train de s’imposer dans ce domaine également. Ici et là, on rencontre néanmoins encore fréquemment un attelage tiré par un cheval ou un âne, histoire de rappeler que les traditions du bled sont loin d’avoir disparu.
Le Souss est la rivière qui se jette dans l’océan à Agadir. Il donne son nom à la très large vallée qui s’étend à l’est de la ville sur 170 km, entre l’Atlas et l’Anti-Atlas. Dans un décor naturel époustouflant, on y trouve des trésors demeurés encore en dehors des circuits touristiques : la palmeraie de Tiout, particulièrement appréciée par grandes chaleurs, le bassin de Win Timdouine alimenté par une source qui sort de la montagne à 1'500 m d’altitude ou encore la vallée où pousse le cédrat depuis des siècles. Les amateurs d’authenticité visitent un patrimoine de pierre en sursis : les greniers fortifiés berbères plusieurs fois centenaires.
Une visite à Agadir ne saurait se conclure sans ajouter à ses bagages un peu d’huile d’argan, spécialité culinaire et à fonction esthétique unique au monde, dont la production n’existe que dans le triangle situé entre Essaouira, Taroudant et Tiznit et dont Agadir constitue la base.
Cet article a été écrit par Jean-Luc Vautravers du Jardin aux Etoiles.
Toutes les photos sont fournies par Pluri-Médias.
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